Étant donné l’été

Coûte que coûte, le bruit du sol qui défile sous les pieds, coûte que coûte, ce rythme alterné à la si douce régularité, berçant les alentours, de droite à gauche, de droite à gauche ; oublier l’attente, le silence, le temps écoulé, poursuivre pas à pas le cours de cet été, en sentir l’accumulation jusqu’à saturation, la maturation jusqu’au pourrissement, fruits déchus, répandus à terre, piétinés et écrasés, chair écœurante de l’été mis à mort lente par les guêpes riant à gorge déployée, venues se repaître à la table d’un festin tant espéré et enfin arrivé.
Reprendre.

De brûlure en brûlure, le silence instantané, vingt-quatre fois par seconde. Dans la géographie perdue d’une Italie de la douleur, une rencontre désertée vient s’échouer sur le rivage de l’attente. L’amour est une trace dont l’été ni la vie ne réchappent.